dimanche 30 octobre 2011

Comment le Parti Socialiste a trahi la Gauche


Par Steven C,


  Depuis le début de la campagne pour les primaires du parti socialiste jusqu'à l'investiture du candidat Hollande, l'espace médiatique était intégralement monopolisé par des socialistes nous promettant monts et merveilles pour les cinq années à venir. Il s'agissait même pour Hollande de « réenchanter le rêve français ». La contre-attaque peu originale d'un UMP dans la tourmente consiste alors à prétendre démontrer aux français les inconséquences budgétaires du programme du PS. Voir ainsi l'UMP se faire le garant de la responsabilité économique confine au ridicule quand on sait que son champion Sarközy, n'est rien de moins que le président le plus dépensier de l'histoire de la Vème République, dont l'exploit consiste à avoir aggravé la dette publique de plus de 500 milliards d'euros à lui seul depuis 2007.


Laissons donc le PS et l'UMP à leur partie de ping-pong consternante et prenons un peu de hauteur. Attachons-nous de notre côté à la déconstruction d'un mythe fondamental et préalable à une juste compréhension du jeu politique actuel: celui selon lequel le PS serait l'alternative de gauche sur l'échiquier politique français.



Rappel historique de ce qu'est la Gauche



Pour éviter de se laisser abuser par les sophismes de nos très-intègres-politiciens et de nos très-indépendants-médias, il est bon de rappeler quelques concepts élémentaires.



A savoir que la notion de « Gauche », apparue au moment de la Révolution française, se rattache à celles de justice sociale, de solidarité et de progressisme. Ce progressisme étant entendu comme le processus de passage de la société féodale d'Ancien Régime à une société moderne, nationale et citoyenne. Et non pas comme l'acceptation actuelle le voudrait, qui consisterait elle, à trouver « progressiste » tout nouveau symptôme de décadence et dégénérescence de notre civilisation.

On a davantage tendance à l'oublier mais la Gauche historique est également fondamentalement nationale et patriote.



Cette gauche s'oppose à une « Droite » qui elle, défend historiquement la Tradition, la religion, l'ordre établi et, à ce titre il est vrai, certains privilèges.



La notion de « liberté » est étrangement revendiquée aussi bien par la Gauche que par la Droite, mais pas de la même manière.

Pour la Droite elle se traduit par le libéralisme économique, la liberté d'entreprendre, qui a progressivement évolué vers le néo-libéralisme actuel qui revendique un ultra-libéralisme. C'est à dire une économie absolument débarrassé de toute contrainte étatique afin de laisser les marchés seuls maîtres de l'économie.

La notion de liberté a trouvé dans la Gauche une expression plus abstraite mais aussi plus subtile. Elle s'attachait en fait à la volonté de libérer le peuple de l'aliénation que faisait peser sur lui l'organisation féodale de la Monarchie et consacrait le droit des français de décider de leur sort par la souveraineté populaire. Là encore on est bien loin de la compréhension contemporaine de la liberté qui accorde à chaque individu le droit à la jouissance illimitée et égoïste. Qu'elle soit économique pour la Droite ou sociétale pour la Gauche.



De la Gauche sociale à la Gauche sociétale



Les valeurs de la Gauche s'étaient ainsi fixées en cent cinquante ans et s'étaient synthétisées de manière très schématique, autour de la défense du monde du travail (solidarité) face au monde du capital (privilèges).

Cette opposition Gauche/Droite était restée relativement constante jusqu'à la révolte étudiante et ouvrière de Mai 68.



Les causes de ce mouvement de protestation d'ampleur nationale ont été certes tout à la fois politiques (opposition au Gaullisme), sociales (mouvement ouvrier) et culturelles (libération des mœurs). Pourtant une fois De Gaulle parti, et les accords Grenelle signés, les revendications culturelles toujours latentes vont être récupérées par l'ensemble des mouvements de Gauche. C'est de là que va naître cette nouvelle Gauche sociétale.

A partir de cette époque la conscience de Gauche historique et véritable ne va cesser de se désagréger pour devenir la misérable « gauche bobo ».



Ainsi les préoccupations politiques de la Gauche vont progressivement se déplacer du Droit du Travail au droit à la sodomie. De la lutte contre le libéralisme à la lutte contre un « fascisme » fantasmatique soudainement ressuscité (en éclipsant d'ailleurs honteusement les racines absolument socialistes et non de Droite, du fascisme historique). Toutes les tendances de la Gauche vont être affectées par ce bouleversement idéologique. En vérité c'est même tout l'échiquier politique qui va en subir les conséquences. Mais c'est logiquement le PS, déjà fort compromis avec le libéralisme et sur une ligne doctrinale de plus en plus consensuelle, qui va devenir le fer de lance de cette nouvelle Gauche.

Un « Produisons français, consommons français! » d'un Marchais, pourtant parfaitement cohérent à Gauche, serait aujourd'hui analysé comme un slogan raciste et aussitôt poursuivi en justice par l'escadron des officines communautaristes (SOS Racisme, LICRA, CRIF, HALDE) antinationales.

C'est d'ailleurs sur un projet éminemment sociétal et non social que Mitterrand, le faux homme de Gauche, s'est habilement fait porter au pouvoir en 1981.



Le sujet de l'UE, ou la soumission intégrale du PS au néo-libéralisme



Mais c'est le sujet de l'UE qui permet de dévoiler définitivement le vrai visage du PS. L'UE, machine à broyer les peuples et monstre ultra-libéral, n'est rien d'autre que le projet d'élites technocratiques destiné à soumettre tous ensemble les peuples européens au dogme de la loi du marché. Par une pluie incessante de directives toujours plus intrusives, la Commission européenne, organe antidémocratique par excellence et seul véritable maître à bord, est capable d'imposer sa vision de l'économie et du social à vingt-sept Etats souverains. C'est ainsi que le modèle social français, réputé internationalement mais en contradiction avec les commandements des gnomes de la Commission est consciencieusement délabré à grands coups de sanctions économiques de la Cour de Justice de l'Union Européenne.



L'UE est souvent présentée par ses promoteurs comme une étape indispensable vers l'adaptation à un prétendu « monde moderne ». C'est absolument faux. Il est primordial de comprendre qu'il n'y a pas de fatalité, que rien, absolument rien, n'amène irrésistiblement à cette dictature ultra-libérale si ce n'est une volonté: celle de toute la classe politique au pouvoir dont les frères ennemis du PS et de l'UMP, toujours de mèche pour déposséder chaque fois un peu plus le peuple français de sa souveraineté.

Si le soutien appuyé de l'UMP à ce projet est tout à fait logique sur le terrain du concept car en accord avec la Droite libérale la plus conventionnelle, il en est tout autrement de celui du PS. L'UE interdit de fait toute politique sociale en France. Son essence ultra-libérale et son cheminement antidémocratique aurait dû faire monter au créneau maintes et maintes fois des socialistes cohérents et sincères.



Pourtant on a pu constater un soutien inlassable du parti à la fleur à la politique européenne. Ce parti pris étrange et cette contradiction apparente dans les termes n'ont finalement rien d'absurde. Ils sont simplement la preuve du renoncement définitif du PS à mener une politique de Gauche en France. Ils marquent son rattachement intégral au dogme libéral.



Au vu de ce constat il apparaît également nécessaire de mettre en garde contre les autres faussaires de Gauche prétendument radicaux. Si les paroles plus percutantes d'un Mélenchon pourraient faire illusion sur un plateau télé, son appel systématique à se rabattre sur le PS au second tour pour faire barrage à un FN, lui réellement social et national, ramène bien vite le sénateur franc-maçon à ce qu'il est: un vulgaire pion destiné à tenter de rattraper les électeurs ouvriers partis vers un FN ayant depuis longtemps doublé le PS sur sa Gauche.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire